Bora-Bora est une des îles Sous-le-Vent de l'archipel de la Société en Polynésie française. Elle est située à environ 260 km au nord-ouest de la capitale Papeete. La vraie orthographe de son nom est Pora Pora (première née en tahitien)[1]. On l'appelle aussi Mai te pora (créée par les dieux). Elle abrite l'aéroport de Bora Bora.
Localisée à environ 250 km au nord-ouest de Tahiti, cette île de l'archipel de la Société est de dimensions assez réduites : l'île principale ne mesure que 8 km du nord au sud et 5 km d'est en ouest ; la superficie totale de Bora-Bora, îlots compris, est inférieure à 40 km²[2].
Bora-Bora est formé d'un volcan éteint, entouré par un lagon et une frange de récif. Son point culminant est le mont Otemanu (727 m) situé au centre de l'atoll ; un autre sommet, le mont Pahia, lui aussi situés sur l'île principale, atteint 661 m.
L'île principale est creusée de trois baies ouvertes sur le lagon : la baie de Faanui et la baie de Tuuraapuo ou baie Povaie à l'ouest, et la baie Hitiaa au nord-ouest. La baie de Tuuraapuo sépare l'île principale de deux îlots de nature volcanique : Toopua et Toopua-iti.
Bora-Bora fait partie d'un ensemble d'îles volcaniques liées à l'activité d'un point chaud. Il s'agit ici d'un volcan éteint, qui fut actif au Pliocène supérieur (entre 3,45 et 3,10 millions d'années), puis qui a subi un affaissement au moins partiel et une forte érosion sous un climat tropical chaud et humide. La baie de Tuuraapuo fut le cratère principal du volcan, dont la bordure sud-ouest, affaissée, ne subsiste plus qu'au niveau des îlots Toopua et Toopua-iti, qui culminent respectivement à 148 m et 17 m. Les roches volcaniques sont de type basaltiques (essentiellement des basaltes alcalins et quelques hawaiites, ainsi que quelques intrusions de gabbro, surtout au niveau de l'îlot Toopua). Elles proviennent très majoritairement de coulées, les épisodes explosifs ayant été très rares.
Les premiers habitants auraient peuplé l’ile de Bora-Bora environ 300 ans après J.-C. après une longue migration depuis l’Asie du Sud-Est ou l’Indonésie, via les archipels des Fidji, des Samoa et des Tonga. L’ancien nom de Bora-Bora est Vavau, nom qui désigne également le groupe Nord des îles Tonga. Selon Sir Peter Buck, les migrants Polynésiens ont recréés l’univers qu’ils connaissaient auparavant[4]. Ainsi, l’ancien nom de l’île voisine, Raiatea, est Havai’i, et celui de Tahaa 'Uporu (qui se réfèrent à Savai’i et Upolu dans les Samoa occidentales).
Toujours selon l'histoire orale, le premier grand guerrier connu de Bora-Bora est Firiamata-o-Vavau. Ce serait à sa naissance qu’aurait été construit le célèbre marae de Vaiotaha[4]. Firiamata-o-Vavau épousa la princesse héritière de Havai'i (Raiatea), Tetuamatatini i Vaeara'i. Ainsi, dès les origines, les deux dynasties de Raiatea et de Bora-Bora s'unirent par les liens du mariage ; elles devaient continuer à régner sur ces îles et plus tard sur Tahiti. Grand navigateur, Firiamata-o-Vavau s'allia également avec d'autres îles polynésiennes : Rarotonga aux îles Cook, la Nouvelle-Zélande et Nukualofa aux îles Tonga. Par ailleurs, Firiamata-o-Vavau serait également l'ancêtre du puissant clan Teva à Tahiti, puisque la famille Teva aurait été crée par l'union d'un fils de Firiamata-o-Vavau et d'une femme de Papeari.
L’histoire de Bora-Bora est marquée par la rivalité de deux clans, le premier situé vers Faanui, qui regroupe les familles rattachés au marae Farerua, et le second qui regroupe les familles de Nunue et Anau autour du marae Vaiotaha. Le marae de Vaiotaha fut d’ailleurs pendant longtemps l’un des plus importants marae polynésiens.
Au 18e siècle, émerge un grand chef, Puni (Teihotu Matarua), qui réussi à dominer les autres clans de l’île[5]. Il s’allie ensuite à Tahaa et parvient à dominer Raiatea, Tahaa et Maupiti. En 1769, lorsque James Cook débarque à Tahaa et Raiatea, les îles sont déjà sous la domination de Puni. À la mort de Puni, son neveu, Tapoa I, chef suprême de Bora-Bora, Raiatea et Tahaa, s’installe à Raiatea, laissant ainsi le pouvoir local aux chefs Mai et Tefaaora, originaires de Nunue et Anau, et rattachés au Marae de Vaiotaha.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, l'armée américaine installe une base militaire sur l'île. À partir de 1942, près de 5000 hommes prennent leur poste sur l'île. Pendant cette période, les Américains aménagent l'île : construction d'une piste d’atterrissage sur le Motu Mute[2], modernisation du réseau routier, aménagement des quais de Vaitape, création d'une usine électrique. Les Américains resteront jusqu'en 1946.
Avec l'ordonnance du 24 mars 1945, les habitants de Bora-Bora obtiennent la citoyenneté française.
Le 17 mai 1972, Bora-Bora accède au statut de commune. Cette nouvelle existence juridique et administrative est une étape essentielle pour le développement de l’île.
Chaque année, Bora-Bora voit débarquer quelque 20 000 touristes. Une pression que l'île semble maîtriser puisqu'en novembre 2007, à Paris, elle reçut une Marianne d'Or récompensant son action dans la protection de l'environnement.
Surnommée « la perle du Pacifique », elle est l'une des îles les plus visitées de Polynésie française.
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